Arata est chargé de contrôler la pollution sonore d’un quartier de Tokyo, appareil en main. Grâce aux mesures chiffrées, il règle les litiges et peut établir une carte originale de la ville, celle des sons. Il a deux femmes dans sa vie, l’une ombrageuse et indépendante qu’il croit aimer, l’autre qui ouvre volontiers son lit aux hommes qui lui plaisent. Il joue de la guitare électrique dans un groupe de rock avec son ami pianiste qui boit pour oublier sa médiocrité. Les sons, ténus ou démesurés, le fascinent, l’écoute devient sa passion. Il perçoit les frémissements du vent dans les feuilles, le ronflement de la circulation, les éclats de voix, la sourde vibration de la lourde cloche d’un temple. L’intrigue, très mince, est prétexte aux variations des sons qui intéressent Tsuji le chanteur de rock dont l’oreille est musicienne et Tsuji l’écrivain au large registre (En attendant le soleil, NB décembre 2004), toujours sensible à la spiritualité cachée au fond des choses. Roman d’une promenade dans le tumulte de Tokyo, à la recherche de l’écho du monde.
Tokyo décibels.
TSUJI Hitonari