Le narrateur, un linguiste viennois, photographe professionnel spécialisé en clichés pornos, s’est réfugié après la première guerre mondiale aux États-Unis, souffrant d’une blessure invalidante. Il se retrouve à Hollywood, dans une villa extravagante et vide où se terre un mythe en la personne de Greta Garbo. Pendant dix ans, il est le témoin de la vie réelle de la Divine dans une époque de fêtes et de drames où l’on croise des personnages tels que Joseph von Sternberg, le Pygmalion de Marlene Dietrich, ainsi que le séduisant Stephan, nihiliste tchèque. Pour tous ces Européens qui découvrent Hollywood, il s’agit d’un émerveillement surfait qui les laisse cependant lucides sur la vanité des choses. D’une meilleure qualité que Heureux qui comme Ulysse (NB octobre 2004), ce roman désenchanté, écrit avec élégance et sens du dialogue, ne cache pas un côté désespéré sur le devenir de ces acteurs qui, endossant trop de personnalités diverses, ne savent plus qui ils sont.
Tombeau de Greta G.
AUDEBERT Maurice