Tombeau pour Don Juan

Charlotte, émoustillée par les ébats de sa colocataire, fantasme sur l’amant de celle-ci. Agathe, à peine séparée de son mari, passe une soirée à se moquer d’un bel inconnu, avec lequel elle finit par passer la nuit. Leila, jeune et brillante, d’origine algérienne, Constance, toute nouvelle maîtresse d’école, Mélodie, esthéticienne et cavalière, Gabrielle, pédopsychiatre, succombent elles aussi au charme du même homme passionné, séduisant, gentil ou cruel, provocateur, affairiste, intrigant. Lui, finalement, réserve sa plus longue fidélité, amicale, à Éléonore qui est homosexuelle. Pour son deuxième roman, Margaux Guyon s’introduit dans le monde snob et bobo des hommes d’affaires, où le pouvoir, l’argent et le sexe jouent un rôle essentiel. Les aventures sexuelles de ces femmes sont crédibles et ce genre d’homme – prédateur jamais rassasié – est relativement fréquent : voir la presse people ou les séties télévisés. L’auteur (Latex, etc., NB octobre 2011) tente d’ajouter à son Don Juan une touche de mystère (ah, l’attrait du danger…), mais sans succès. Sans suspense, sans humour, avec un brin d’érotisme, un nappage de culture, un zeste de morale et quelques réflexions philosophiques, l’aventure ne séduit pas vraiment. Le tombeau se referme sans émouvoir.