Il y a quelques années, Nobu Tsunoda a démissionné d’une société prospère qui lui proposait un poste à l’expatriation. Il a ouvert un cours du soir pour lycéens à Tokyo et tous les jours il se félicite de ce choix qui fait régner une grande harmonie dans sa vie familiale et professionnelle. L’irruption de Jiro, un ancien élève de son père, vient réveiller de douloureux souvenirs : son père n’a jamais surmonté la mort accidentelle d’un autre élève, à laquelle il avait été mêlé et il s’est suicidé.
En accueillant la confession de Jiro, lui aussi impliqué dans ce drame, le narrateur est amené à prendre conscience de la pression sociale qui broie les hommes dans son pays, thème déjà développé dans Mitsuba (NB janvier 2007). Il est conforté dans sa vision sereine de l’existence, nourrie de ce que lui offre la tradition japonaise – richesse linguistique et nature raffinée, toutes deux suggérées à légers coups de pinceau. L’auteur, japonaise, habite au Canada et écrit dans un français sans apprêt. Elle clôt ainsi une trilogie consacrée à son pays et à ses zones d’ombre, heureusement tempérées, ici, par la sage personnalité de son héros.