C’est l’histoire de trois canetons qui ne connaissent que la mare où ils vivent avec leur maman. Ils partent un beau matin à l’aventure, persuadés que le monde dont leur mère les a isolés reproduit à l’identique le microcosme familial. Aussi vont-ils croiser de drôles de canards : un canard-coq, un canard-cochon, un canard-chien, méchant comme un cygne et, arrivés en ville, de plus étonnants congénères plus ou moins affables, déambulant le long des rues…
C’est parfois drôle : le référent-canard fonctionnant plutôt mal, la promenade est ponctuée des commentaires saugrenus des trois palmipèdes explorateurs qui posent sur « les autres » un regard distancié ! Mais leur découverte de l’altérité aboutit à une conclusion ambiguë. Que retient-on du voyage ? Qu’on n’est jamais aussi bien que chez soi et entre soi, parole de mère-cane, sans doute plus soucieuse de la sécurité de sa couvée que de son éveil. Est-ce de l’humour ? On en oublie presque la qualité graphique de l’album : dessin pointilliste, couleurs décalées qui pourraient empêcher de prendre au premier degré le contenu du texte final et s’en amuser plus sereinement.