Tous les héros s’appellent Phénix

Suite à une crevaison d’un pneu de vélo, les deux soeurs, Phénix (17 ans) et Sacha (8 ans), acceptent de se faire raccompagner chez elles par Jessup Smith, l’élégant et très charismatique professeur d’anglais du lycée. Abandonnées par leur père, qui a quitté la maison quelques mois auparavant, et délaissées par leur mère Erika plus soucieuse d’effacer les souvenirs de son ex que de s’occuper d’elles, Phénix et Sacha voient plutôt favorablement les nouveaux liens qui se tissent entre Erika et Jessup, qui finit par emménager chez elles. Mais la situation vire lentement au cauchemar…Dans une langue sobre, enrichie de nombreuses références littéraires ou artistiques, l’auteure décrit la dégradation progressive des relations familiales, le repli sur soi de Phénix, la narratrice, jusqu’à l’incommunicabilité ; elle refuse l’aide de Sacha, plus jeune mais plus mature, pour chercher de l’aide dans leur entourage. La duplicité de Smith, perçu au début comme un grand frère puis comme le parâtre, « il » ou « l’autre », révèle un caractère violent et manipulateur (hérité d’une enfance difficile). Malgré quelques invraisemblances, ce récit poignant analyse finement les personnalités et offre un dénouement libérateur et optimiste.