Pourquoi le gentil Paul Hansen est-il incarcéré à Montréal ? Serviable, il travaillait comme gardien et factotum dans une résidence où il réparait les choses… et les êtres. Il raconte son quotidien dans la cellule qu’il partage avec Patrick, une brute épaisse et amicale, fana de moto, sans pudeur, sans peur – sauf des souris –, et évoque ses chers disparus. Son père, un pasteur danois qui a perdu la foi, mort criblé de dettes. Sa mère, indépendante et indifférente, à la tête d’un cinéma à Toulouse. Son épouse, une Irlando-Algonquine a disparu aux commandes de son avion… Jean-Paul Dubois connaît bien le Canada. Comme dans ses précédents romans (La succession, NB octobre 2016), le narrateur s’appelle Paul, est toulousain, aime son chien… Il s’exprime sur un ton désabusé avec un goût prononcé pour les détails techniques et la vie des autres. La construction faisant alterner, sans originalité, passé et présent donne à la lecture de la fluidité. Grâce à l’humour distancié et à l’écriture, belle, imagée, sereine, le récit, parsemé de personnages savoureux, ne sombre jamais dans la tragédie malgré le poids des héritages familiaux et le désenchantement de toute vie. Entre sourires et mélancolie, un roman riche, tendrement désespéré et consolateur, plein d’humanité. (D.D. et M.Bo.)
Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon
DUBOIS Jean-Paul