Ă la suite dâune dispute et aprĂšs une soirĂ©e trop arrosĂ©e, Gillian et Mathias, son compagnon, ont un grave accident. Mathias est tuĂ©. Gillian est dĂ©figurĂ©e. PrivĂ©e de son visage, elle se sent dĂ©possĂ©dĂ©e dâelle-mĂȘme. Elle repense Ă Hubert, artiste photographe et peintre, pour lequel elle a posĂ© nue. Il lui avait reprochĂ© alors dâ« ĂȘtre absente »âŠÂ Peter Stamm (Au-delĂ du lac, NB mars 2012) ausculte les pensĂ©es et les sentiments de son hĂ©roĂŻne, sa culpabilitĂ© concernant lâaccident, le besoin de se cacher du regard fuyant des autres, ce regard qui auparavant la faisait exister. Puis, lâauteur revient en arriĂšre et dresse le portrait factice d’un couple « en vue », la rencontre de Gillian avec Hubert, lâintensitĂ© vĂ©cue pendant les sĂ©ances de pose, le plaisir nouveau et ambigu dâĂȘtre dessinĂ©e par lâartiste qui cherche Ă percer lâintime de sa personne, lâimpression dâĂȘtre reconnue enfin telle quâelle est. RĂ©flexion quasi philosophique, mĂȘlant notations psychologiques et dĂ©tails plus prosaĂŻques. LâĂ©criture claire et volontairement pudique laisse assez indiffĂ©rent. Il ne reste qu’une dĂ©monstration banale et peu convaincante.
Tous les jours sont des nuits
STAMM Peter