Tous les oiseaux savent

MAZARD Claire

1949, Sénégal. Assise figée sur un tabouret face à sa mère, Emmy se tait. Les bigoudis lui piquent le crâne, dans le jardin elle voudrait pouvoir courir les rejoindre. Quelques mois plus tard, la famille déménage en Côte d’Ivoire. Enfin l’école, un peu de liberté ; Balt, le jeune boy qui l’accompagne lui fait découvrir la beauté du coucher de soleil sur la lagune, et lui offre Cacouyo le perroquet. L’année de ses douze ans, Balt, qui est son seul ami, meurt happé par un crocodile, et c’est aussi le retour en France près d’Avignon.Ces souvenirs d’une enfance solitaire entre un père colonel souvent absent, une mère glaciale, raciste, autoritaire et des frères transparents constituent une première partie du récit qui se poursuit en 2014. L’enfant d’Abidjan est devenue une vieille dame, Clémentine pour les uns, Mirabelle ou Mary Poppins pour les autres, une brocanteuse un peu excentrique distribuant des petits bonheurs autour d’elle, toujours prête à aider les sans-abri. C’est ainsi qu’elle remarque celui qu’on surnomme le Guadeloupéen. D’émouvantes retrouvailles concluent ce roman assez troublant sur une enfance sans tendresse, psychologiquement maltraitée, abîmée par un lourd secret traumatisant. (A.T. et A.D.)