Historien prolifique, Alain Decaux délaisse son « goût pour les événements hors mesure et les personnages singuliers », tel L’avorton de Dieu : une vie de saint Paul (NB avril 2003), se consacrant à ses propres mémoires. Sa célébrité à de multiples titres, sa bibliographie abondante, ses interventions médiatiques (radio, télévision, spectacles) n’en font d’ailleurs pas un individu neutre.
Né en 1925 dans une famille de devoir, il raconte en détail, avec passion, une certaine naïveté et un humour friand d’anecdotes, ses activités professionnelles qui s’entrelacent avec sa vie privée. Très tôt passionné de lecture, d’écriture, « forçat de l’Histoire », il a été écrivain, journaliste, académicien, ministre, président… Alexandre Dumas et Victor Hugo figurent parmi ses vedettes préférées. Son existence personnelle est également riche : membre de la JEC, catholique de gauche convaincu, souffrant de graves problèmes de santé, père et grand-père gâteux, fidèle à ses innombrables amis. Le lecteur achève les quelque six cents pages de quatre-vingts ans surchargés, amusé, admiratif, abasourdi par tant de culture, générosité, créativité, humanité. Un tourbillon.