La jeune orpheline Aloma quitte brutalement son poste de professeur de piano d’une école missionnaire catholique pour suivre son petit ami Orren, cultivateur de tabac, dont la famille vient d’être décimée dans un accident de voiture. Au coeur des montagnes arides du Kentucky, la ferme est isolée et intimidante. La sécheresse qui menace les plants envahit l’esprit du fermier qui ne décèle pas la solitude et l’ennui de sa compagne. Un titre biblique tiré d’un verset de l’Ecclésiaste pour une fable qui met en scène trois personnages dont le prédicateur protestant. Dans ce premier roman publié en 2009, C.E. Morgan, étudiante en théologie, fait évoluer ces trois solitaires en quête de réconfort dans une Amérique rurale dont elle connaît bien l’âpreté du quotidien et le rôle social du clergé. Déconcertée par la cruauté de la terre et le mutisme de son compagnon, la jeune femme se réfugie dans la pratique du piano à l’église, sa seule échappatoire. Un sens prononcé du détail, des descriptions lyriques de lumières et de paysages, une progression linéaire qui facilite la lecture et nous attache à ces personnages touchants par la pudeur de leurs sentiments et les non-dits de ces travailleurs de la terre. (S.D. et Maje)
Tous les vivants
MORGAN C.E.