Sur la montagne Sainte-Geneviève, rue Descartes, Paul Verlaine occupe un logement modeste avec Eugénie Krantz, ex-danseuse au bal Bullier. Après plusieurs séjours à l’hôpital, sa santé décline. Il s’éteint d’une congestion pulmonaire le 8 janvier 1896. Il n’a que cinquante-deux ans. Ses obsèques donnent lieu à un impressionnant cortège jusqu’aux Batignolles.
Ce roman, écrit sous la forme d’une apostrophe au poète bohème, retrace les principaux événements de sa vie privée et littéraire : ses déplacements, ses logis du Quartier latin, ses amis, ses rencontres. D’une manière très vivante, le lecteur est immergé dans son intimité. L’auteur étaye son récit imaginaire d’extraits de presse, de procès-verbaux de commissariats, ou de jugements… qui tous lui confèrent une forte authenticité. À travers son mariage en 1870, le décès de sa mère, sa tumultueuse relation avec Rimbaud, sa conversion à la prison de Mons, ou sa candidature à l’Académie française, c’est son quotidien qui nous est présenté. La traversée de Paris par son convoi funèbre permet une brillante évocation d’artistes – écrivains, peintres, compositeurs – mais aussi d’anonymes, souvent compagnons des bistrots du Luxembourg. Une habile évocation du « Prince des poètes », bien construite et dans une langue qui ne manque pas d’élégance. (J.D. et A.Le.)