Blanche avait quitté Butare, capitale culturelle du Rwanda, pour Bordeaux dès le début du génocide de 1994. Son frère de dix-sept ans avait déjà rejoint l’armée rebelle. Seule leur mère était restée, cachée dans une cave nauséabonde durant cent jours, à l’abri des machettes. Trois ans plus tard, leurs voix se répondent, mais leurs coeurs pourront-ils se réparer ?
Auteure franco-rwandaise, Beata Umubyeyi Mairesse fait le choix de ne pas parler directement du génocide et passe par la fiction pour évoquer l’avant et l’après de ce sanglant et douloureux épisode de l’histoire du Rwanda. Par le truchement de l’intimité d’une famille et par la voix des femmes, elle montre les rites et les coutumes, colorant son premier roman de mots en kinyardwanda, sa langue natale. Elle remonte à l’enfance d’une aïeule, à ses émois à la découverte du Blanc et dévoile le métissage auquel se heurtent ses personnages, se cognant sans cesse à leur identité et à leurs origines. Sous la simplicité de l’écriture affleurent les émotions et les non-dits, les rancoeurs et les espérances, les peurs et les chagrins. Un livre plein de décence, de tendresse et de pudeur où chaque mot cache une larme. (Maje et M.-N.P.)