En mars 1945, dĂ©pressif, Drieu La Rochelle, directeur de la NRF sous lâOccupation, erre dans Paris avec des idĂ©es morbides. Soudain, il est enlevĂ© par quatre rĂ©sistants qui lâemmĂšnent dans un thĂ©Ăątre dĂ©saffectĂ©. LĂ , pendant prĂšs de quatre heures, il subit un vĂ©ritable procĂšs de la part de ses geĂŽliers, des journalistes Ă©rudits qui ont lu ses oeuvres. Le rĂ©quisitoire : au-delĂ de lâantisĂ©mitisme et dâun goĂ»t pour le fascisme, avoir pactisĂ© avec lâoccupant. La sentence : pousser ce suicidaire Ă se faire justice lui-mĂȘme pour ses trahisons.  PlutĂŽt quâune tranche de la biographie du dandy sulfureux Drieu, Ă©crivain entrĂ© rĂ©cemment dans la PlĂ©iade, lâouvrage est, pour GĂ©rard GuĂ©gan (Appelle-moi Stendhal, NB avril 2013), une fable autour de la fin de lâĂ©crivain. Et le procĂšs Ă la dramaturgie maĂźtrisĂ©e, au cadre improbable, prend des allures de mascarade romanesque dans laquelle les jeux sont faits avant mĂȘme dâavoir commencĂ©. La rumination intĂ©rieure de lâaccusĂ© consentant alterne, en italique, avec la narration des faits. Lassitude de la vie, besoin de paraĂźtre et une certaine Ă©lĂ©gance dans lâacceptation de lâinĂ©luctable le rĂ©vĂšlent. GĂ©rard GuĂ©gan Ă©crit ici une pochade quelque peu pĂ©dante, au style facile, dont lâintĂ©rĂȘt rĂ©side surtout dans le caractĂšre ambivalent des protagonistes du singulier procĂšs. (H.V. et C.R.P.)
Tout a une fin, Drieu
GUĂGAN GĂ©rard