« JâĂ©tais petite ». Comme dans un rĂ©cit dâenfance, en vis-Ă -vis de lâimage, une voix raconte : au milieu des fleurs, le bonheur de vivre lovĂ©e dans les bras de sa maman jusquâau moment oĂč des taches dâombre envahissent le corps de celle-ci, oĂč la terre lâabsorbe inexorablement. EnsuiteâŠÂ  Des aigrettes de pissenlit rythment le temps qui passe autour dâun couple fusionnel, immergĂ© par lâillustration dans une nature douce et protectrice, peuplĂ©e de fleurs et dâagneaux. Une image sereine de la clĂŽture de la prime enfance dans laquelle il nây aurait place pour personne dâautre. Sereine ou Ă©touffante ? Forte de cet amour maternel sans partage, au-delĂ des mots, lâenfant est prĂȘte pour de nouvelles affections, capable dâen inventer le langage. Sans doute cet album Ă©voque-t-il mĂ©taphoriquement le deuil, la reconstruction, la force de lâamour reçu. La couleur et le noir et blanc y jouent de leur valeur symbolique comme le recours au dessin, dans une illustration quelque peu dĂ©monstrative pour relayer le travail de lâimagination dans la reprĂ©sentation de la mort. (C.B.)
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GREEN Ilya