En 1940, lorsque son grand-père disparaît soudain pour sauver sa vie, Jean-Claude Barreau, sept ans, découvre son ascendance juive. D’où l’intérêt porté à Israël durant toute sa vie : admiration à son adolescence devant la création de l’État, regard critique aujourd’hui face au comportement du pays. Le slogan de Ben Gourion « Un peuple sans terre pour une terre sans peuple », accepté à l’époque par un monde occidental traumatisé et culpabilisé par l’horreur de l’holocauste, lui apparaît aujourd’hui fallacieux. Car « ledit peuple sans terre » s’avère être le rassemblement autour d’une religion d’individus de toutes races, de tous pays, de la Russie à la France en passant par le Maghreb. Et il a pratiqué une colonisation de peuplement sur une terre loin d’être vide, mais habitée par nombre de Palestiniens.
Politiquement incorrect, l’essai est argumenté avec soin, retenue et sensibilité, et donne matière à penser à tous ceux, quel que soit leur camp, qu’intéresse le face à face Israël/Palestine. Comment celui-ci évoluera-t-il ? L’ancien prêtre, conseiller de Mitterrand et Pasqua, ex-président de l’INED, écrivain (Y a-t-il un Dieu ?, NB avril 2006), imagine deux scénarios de sortie, l’un optimiste, l’autre pessimiste.