Une famille a émigré clandestinement dans un pays imaginaire dont elle ignore la langue. Le père, d’une naïveté déconcertante, tient difficilement tête à sa femme, capricieuse et futée, et veille sur son bambin de fils. Un dimanche, à la suite d’une panne de métro, les voilà dans un quartier inconnu, complètement perdus, personne ne les comprend. Ils ont même oublié l’adresse de leur logement. Incapables de rentrer chez eux, ils errent toute la nuit, traînant l’enfant dans une valise rouge, dormant par terre ou dans un autobus vide, craignant par-dessus tout que la police ne les trouve. Ce premier roman traduit en français de Ricardo Adolfo, Portugais né en Angola en 1974, est à la fois dramatique et cocasse. L’angoisse d’être découvert s’ajoute à une souffrance que le migrant n’avait pas prévue : il se sent « vivre mort », enfermé derrière le mur infranchissable de la langue. Il n’existe plus dans un monde tant convoité et finalement inaccessible. Les expressions savoureuses, les situations burlesques qui se suivent en cascades et l’écriture ingénue, populaire, drôle mais jamais vulgaire, font sourire et entretiennent, mine de rien, la réflexion. Un livre original, grave et léger, tragique et comique, à la portée de tous. (V.M. et M.-C.A.)
Tout ce qui m’est arrivé après ma mort
ADOLFO Ricardo