Tout ce qu’il ne faut pas dire

SOUBELET Bertrand

La mission des forces de l’ordre est de surveiller la population pour en assurer la sĂ©curitĂ©. Bien que la dĂ©linquance, terreau du terrorisme, n’augmente pas, le sentiment d’insĂ©curitĂ© s’accroĂźt, faute de sanctions rapides et dissuasives : armĂ©e, police et justice manquent de moyens, les prisons sont surpeuplĂ©es. La dĂ©fense dogmatique des libertĂ©s l’emporte partout sur les prĂ©occupations pratiques majoritaires. Syndicats et partis politiques peu reprĂ©sentatifs et onĂ©reux pour la collectivitĂ© servent surtout des intĂ©rĂȘts catĂ©goriels. Fraude et abstention tĂ©moignent de la dĂ©fiance envers un pouvoir Ă©tatique Ă©loignĂ© des rĂ©alitĂ©s et insuffisamment dĂ©mocratique. Enfin la pensĂ©e dominante, vĂ©hiculĂ©e par les mĂ©dias, fausse souvent les dĂ©bats publics.   UlcĂ©rĂ© d’avoir Ă©tĂ© Ă©cartĂ© de son poste par le chef du gouvernement pour son franc-parler devant une commission parlementaire, le gĂ©nĂ©ral de gendarmerie Soubelet estime devoir aujourd’hui pointer tous les dysfonctionnements qui entravent la gouvernance de l’Etat sur le plan de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et de la sĂ©curitĂ© ; pour preuve les attentats de novembre dernier. Ces critiques, connues, ont ici l’avantage d’ĂȘtre rassemblĂ©es de maniĂšre cohĂ©rente. RĂ©digĂ©es sous forme de rĂ©quisitoire, elles peuvent dĂ©ranger, mais appellent, pour Ă©viter les dĂ©rives extrĂ©mistes, Ă  rĂ©former courageusement une sociĂ©tĂ© Ă©clatĂ©e et dĂ©sorientĂ©e
 (L.G. et H.V.)