Tout ira bien

RICHARD Stéphanie

Ira est une adolescente rĂ©voltĂ©e qui accule Ă  l’échec ceux qui veillent sur elle, sa mĂšre d’accueil et son Ă©ducateur. Une boule de colĂšre qui sĂšme la panique au collĂšge en fĂ©dĂ©rant autour d’elle les plus suiveurs des fauteurs de trouble. Survient Tess, l’incarnation de ce qu’elle n’est pas, calme, bonne Ă©lĂšve, et surtout indiffĂ©rente Ă  ses Ă©clats. Quand Tess prĂ©tend ĂȘtre la coupable du dernier forfait d’Ira, la jeune rĂ©voltĂ©e prend feu devant cette main tendue dont elle ne veut pas


Ce court roman se lit d’une traite tant on est pris par la peinture terrifiante d’une violence adolescente apparemment sans solution. Mais la romanciĂšre, dĂ©libĂ©rĂ©ment positive, refuse de dĂ©crire un Ă©chec. Une rĂ©ponse facile : la boxe, comme exutoire Ă  la violence qui dĂ©molit son personnage. Une rĂ©ponse plus subtile, plus touchante aussi : les ruses du cƓur qui font cĂ©der la jeune fille, comme malgrĂ© elle, Ă  la force magnĂ©tique de sa compagne. L’énergie de ce texte tient aussi beaucoup Ă  l’originalitĂ© de son Ă©criture : Ira en est l’unique narratrice et fait entendre deux voix, celle du rĂ©cit des Ă©vĂ©nements, saccadĂ©e, sarcastique, insupportable et celle, poĂ©tique, tout intĂ©rieure, de la souffrance, citant Louise Michel, imitant Victor Hugo, Jacques PrĂ©vert ou Henri Salvador. C’est trĂšs beau. (C.B et A.M.R) Â