Sâil est en route pour Capoue en pleine annĂ©e scolaire, ce nâest pas pure fantaisie. Un tueur fou a dĂ©cimĂ© sa classe de seconde : Mathias est le seul survivant. Parmi les 28 victimes : Florian, son meilleur ami. Chez ses grands parents maternels, l’adolescent finit son annĂ©e dans un autre dĂ©cor. Il suit des cours par correspondance et est aidĂ© par la calme et discrĂšte Bianca, qui le rassure. ProfondĂ©ment traumatisĂ©, fuyant le bruit, la violence et la rĂ©alitĂ© qui lâagressent, Mathias est incapable de se projeter dans lâavenir. Il lui faudra lâĂ©lectrochoc dâune rĂ©vĂ©lation de Bianca et le cĂŽtoiement des souvenirs des autres, avec leur lot de souffrances tues, pour apprendre, Ă son tour, Ă vivre avec les images de son passĂ©.
En dĂ©pit du titre (?), malgrĂ© lâhorreur du drame meurtrier Ă©vocateur de celui de Colombine (avril 2009), sobriĂ©tĂ© et pudeur des mots et des sentiments caractĂ©risent ce court roman qui sonne juste. C’est l’histoire dâune renaissance Ă©maillĂ©e de rencontres simples, non spectaculaires, comme autant de pitons ancrĂ©s sur la montagne escarpĂ©e pour assurer la progression pĂ©rilleuse du grimpeur. Les personnages qui entourent Mathias sont attachants dans les efforts quâils dĂ©ploient pour aider lâadolescent en souffrance.