Dans une ferme isolée à rénover, une femme accueille trois adolescents placés par les services sociaux : pulsions violentes pour le plus âgé, dont la mère est en prison, anorexie pour la jeune fille, enfermée dans un amour désespéré, vie infernale pour le plus jeune qui passe son temps dans les toilettes. Discrète, silencieuse, énigmatique aussi, l’éducatrice a proposé un contrat : participer à l’aménagement d’une grange, assumer à tour de rôle les repas et écrire chaque soir son journal. Quelques visites en ville et moments de liberté maintiennent le lien avec la vie réelle et servent de tests.
Les pages de journal se succèdent et accrochent immédiatement l’intérêt, par l’écriture, le mystère de vécus qui ne se dévoilent que peu à peu, le profil attachant des personnages. Un temps leur est offert et les protège d’eux-mêmes, les aide à évoluer et définir leurs désirs. Les relations des adolescents entre eux jouent autant que le calme et la confiance des adultes responsables. Humain, intelligent et émouvant par son style, ce roman à trois voix sans aucune noirceur peut paraître angélique mais témoigne d’une foi dans les capacités de l’homme à se reconstruire.