Vers 1930, abandonnée par son mari, la mère de Kamleh quitte son village du Sud Liban avec ses jeunes enfants pour vivre à Beyrouth. Kamleh est mariée à quatorze ans, contre son gré, à son beau-frère, un veuf très dévot. Elle tombe vite amoureuse de Mohamed qui lui fait une cour assidue. Kamleh, frivole et facétieuse, ne recule devant rien pour mener sa double vie et se résout finalement à quitter son mari et ses petites filles. Bien plus tard, rongée par la culpabilité, elle demande à sa fille de raconter son histoire. Une manière de s’expliquer et de se faire pardonner.
Née dans la communauté chiite, Hanan El-Cheikh vit à Londres (Londres mon amour, NB décembre 2002). Depuis plus de vingt ans, elle prête sa voix aux femmes pour dénoncer la duplicité d’une société crispée sur ses archaïsmes. Elle laisse ici la plume à sa mère analphabète pour qu’elle déroule le fil de son existence comme si celle-ci avait pu l’écrire. Elle livre ainsi le témoignage pétulant et sincère, certes, d’une femme qui a osé affronter les moeurs et les traditions de son milieu, mais qui peine, parfois, à susciter une réelle empathie.