Sur la ligne 13 en direction de Tristoun, un homme, tout de jaune vĂȘtu, monte dans une rame affichant un sourire radieux. Autour de lui, c’est le marasme, lâambiance est sinistre. Tandis que sourd lâinquiĂ©tude (qui est-ce, dâoĂč vient-il, que fait-il ? ) lâanimositĂ© grandit, on tire le signal dâalarme. Expulsion, maltraitances et procĂšs conduisent finalement lâinsolent en prison. LĂ rien ne se passe comme attendu par les bien-pensants.  Dans un univers Ă©voquant un grand cirque, chahutĂ©, drĂŽlatique, colorĂ© Ă lâextrĂȘme, oĂč tout paraĂźt « brindzingue », on trouve au milieu de ce mĂ©li-mĂ©lo encombrĂ© de dĂ©tails dĂ©jantĂ©s une critique acerbe de la fragilitĂ© humaine qui se laisse emporter sans mĂȘme savoir pourquoi, lâessentiel Ă©tant que tout le monde (Ă dĂ©faut dâĂȘtre comme tout le monde) fasse au moins comme tout le monde. La diffĂ©rence, quelle qu’elle soit, est toujours mal vue, et il faut une belle force de caractĂšre pour tenir, faire bouger les choses et les gens. Sous les couleurs joyeuses, la fable est grinçante.(M.-F.L.-G.)
Toute une histoire pour un sourire
MARAIS FrĂ©dĂ©ric, GLEASON Ămilie