Leur désir d’enfant était devenu si obsessionnel qu’il remplissait les pièces de « fantômes ». Le jour où Sara le quitte, Pietro apprend le décès de son grand-père maternel, Mario, homme mutique au physique spectral, brisé par la guerre et vivant à l’écart de sa famille. Sa rencontre avec un autre vétéran de la seconde guerre mondiale, qui devient peu à peu un substitut de Mario, le décide à partir pour la Russie à la recherche de leurs souvenirs. Construit sur les non-dits, les secrets, les silences, ce roman dense, à l’écriture ciselée, demande de la patience. Lent et musical, il est servi par une prose poétique où même les dialogues s’intègrent avec subtilité, marqués seulement par une majuscule. Andrea Bajani (Si tu retiens les fautes, NB décembre 2009) s’appuie sur les mots, les gestes pour donner vie aux objets, aux paysages, aux personnages, remplir les vides, les absences, les décrire afin de reconstruire une famille et se réconcilier avec son passé.
Toutes les familles
BAJANI Andrea