HervĂ© le Tellier remonte Ă ses souvenirs dâenfance pour comprendre sa relation Ă sa mĂšre, Marcelline. De son pĂšre, Serge, mariĂ© jeune et divorcĂ© trĂšs vite, il nâa que peu de souvenirs. Il est alors confiĂ© Ă ses grands-parents maternels, affectueux, pendant que Marcelline part enseigner en Angleterre. Revenue mariĂ©e Ă un insipide Guy pour lequel elle nâa aucune tendresse, elle dĂ©veloppe une pathologie vis-Ă -vis de tous, de sa soeur quâelle jalouse, de son mari quâelle mĂ©prise, de son enfant quâelle nâaime pas et quâelle poursuit de sa dĂ©mence. Â
Dâune Ă©criture sobre, lâauteur (ElĂ©ctrico W, NB octobre 2011) analyse, Ă travers ses personnages, lâĂ©volution de la maladie, le dĂ©samour, la lassitude et la douleur quâelle engendre. Parti Ă dix-huit ans, il dĂ©couvre quâailleurs les familles peuvent ĂȘtre heureuses. Son style, trĂšs incisif, ne sâattarde pas sur lâĂ©tendue de ses malheurs, mais, par leur accumulation, on sent la distance quâil a dĂ» prendre avec cette redoutable relation mĂšre-fils, et qui a fait de lui un Ă©crivain. La trĂšs belle lettre adressĂ©e Ă sa mĂšre ne pouvait que lui revenir en miettes ! Le recul construit lâoeuvre, qui Ă©meut, mais aprĂšs rĂ©flexion seulement. (E.Ca. et E.B.)