Toutes les nuits du monde

Une fillette rebelle de sept ans, laissée quelques mois à la garde de ses grands- parents dans un petit village, découvre un triste secret de famille et se lie d’amitié avec une voisine « soviétique » à laquelle, le jour venu, elle ferme les yeux. Une jeune veuve est contrainte de séjourner dans une lugubre ville minière où elle fait des rencontres pittoresques – chanteur de mélopées populaires, conteuse d’histoires de fantômes –, mais une découverte macabre accélère son départ… Deux nouvelles composent ce joli livre qui a pour cadre la Chine d’aujourd’hui et pour personnages principaux des figures féminines. L’auteure, qui a reçu trois prix littéraires en Chine, aime à décrire le petit peuple de son pays, son quotidien, ses coutumes, sa débrouillardise, sa vitalité devant l’adversité. Elle ne fait que de légères allusions au régime politique et use d’humour (parfois noir) pour évoquer les méfaits de la corruption. Elle nimbe de poésie ses héroïnes, habitées par un mélange d’empathie envers leur prochain et de sagesse vaguement superstitieuse devant la vie et la mort, sagesse qu’elles puisent dans leur amour de la nature et, les yeux levés vers le ciel, dans la beauté des nuages.