À douze ans, le comédien Marc Rioufol est alcoolique, à treize ans, il sniffe de la cocaïne. La rencontre de cet adolescent de la bourgeoisie nantaise avec un ami de ses parents, de douze ans plus âgé, a été déterminante. Ce dangereux Pygmalion l’entraîne dans la jet-set parisienne. Les frasques s’enchaînent sous l’emprise de la drogue et de l’alcool. À trente-deux ans, après dix-sept cures, un coma et quelques psychanalyses, il intègre une fraternité pilote destinée aux dépendants. Il se dit sauvé, mais il lutte constamment contre l’envie de replonger.
L’auteur est un ressuscité. Le soutien indéfectible de sa famille et de ses amis n’était pas parvenu à l’arracher à ses démons et ses dix-neuf ans de toxicomanie destructrice ne lui laissaient aucune chance de survie. Seule une fraternité sur le modèle des alcooliques anonymes le sauve de son addiction. Abstinence totale mais place à la parole et cela fonctionne car l’addiction est avant tout une maladie spirituelle. Renaître, c’est se connaître. On ne guérit pas mais on domine sa dépendance. Provocateur, très imbu de lui-même, l’acteur agace souvent, mais, au vu de son parcours chaotique, on dit « chapeau, l’artiste ! »