Le dĂ©sastre de Trafalgar fut la consĂ©quence directe du grand dessein de NapolĂ©on : le dĂ©barquement en Grande-Bretagne des troupes massĂ©es prĂšs de Boulogne, grĂące Ă la protection dâune force navale franco-espagnole constituĂ©e dans ce but, sans toutefois que ses chefs en soient informĂ©s. Il sâensuivit malentendus, tergiversations, jusquâĂ lâabandon final du projet. La flotte anglaise, admirablement entraĂźnĂ©e par Nelson, agressif et dĂ©terminĂ©, contrastait avec les unitĂ©s françaises et espagnoles mal prĂ©parĂ©es commandĂ©es par lâamiral de Villeneuve, pessimiste et dĂ©couragĂ©, dĂ©stabilisĂ© par ordres et contre-ordres. La marine se remettait Ă peine des dĂ©sordres provoquĂ©s par la RĂ©volution. LâEmpereur, peu averti des problĂšmes maritimes, commit aussi beaucoup dâerreurs.
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Largement technique, le sĂ©rieux ouvrage de lâamiral RĂ©mi Monaque intĂ©ressera cependant de nombreux lecteurs en raison de la place quâil fait aux facteurs humains, aux drames personnels vĂ©cus par les principaux acteurs de la bataille. Le dĂ©sastre a attisĂ© la haine entre France et Grande-Bretagne et continue, aprĂšs deux siĂšcles, Ă hanter la mĂ©moire collective. Plus gĂ©nĂ©ralement, ce dernier grand affrontement des vaisseaux Ă voile a durablement influencĂ© la stratĂ©gie navale. Cartes, plans, documents chiffrĂ©s.