Automne 1974. Dans un motel de la cĂŽte est amĂ©ricaine dĂ©barquent June, seize ans, repliĂ©e sur sa douleur, accompagnĂ©e de son bĂ©bĂ©. La propriĂ©taire lui trouve un gĂźte chez son amie Iris. Celle-ci, claquemurĂ©e dans sa propriĂ©tĂ© aprĂšs son deuil, laisse lâavocat Duncan rĂ©gler lâaffaire. Or, sĂ©duite par l’enfant, Iris sâapprivoise et noue des liens tĂ©nus avec June. Puis Claire, sa fille mal-aimĂ©e, rĂ©apparaĂźt, conduite par Sam, vĂ©tĂ©ran du Vietnam, dĂ©figurĂ© et angoissĂ©. Alors Oldman, vieux photographe de guerre, rĂ©unit Claire, Duncan, June et Sam, et les rĂ©conforte affectueusement.    MĂ©lanie Wallace, aprĂšs des oeuvres trĂšs sombres (La Vigilante, NB juin 2008) dĂ©crit encore des ĂȘtres malmenĂ©s par la vie, Ă©prouvant deuils, prĂ©caritĂ©, pauvretĂ©, isolement… Mais ici elle laisse percer une Ă©claircie, proposant rĂ©siliences et entraides. De lourds secrets familiaux sont dĂ©voilĂ©s par le narrateur qui sâattache tour Ă tour Ă chacun des personnages, rĂ©vĂ©lant les blessures profondĂ©ment enfouies. Lâempathie de lâauteur pour lâhumanitĂ© souffrante et la qualitĂ© de lâĂ©criture compensent lâabsence de dialogues. La densitĂ© Ă©motionnelle, lâatmosphĂšre de la communautĂ©, lâhumanisme de ces cabossĂ©s de la vie habitent ce trĂšs beau livre. Et ouvrent sur une rĂ©flexion sur la souffrance, la solitude, la mort, lâamitiĂ©. (S.La. et B.Bo.)
Traverser l’hiver
WALLACE Melanie