Très vite ou jamais

FALK Rita

À la suite d’un accident de moto, Nils, 21 ans, est dans le coma. Son ami d’enfance, Jan, lui rend visite souvent et lui raconte, dans des lettres qu’il lui lit, ce qu’il vit, et comment ça se passe autour du blessé : les visites de ses parents, de sa petite amie -que l’on découvre un jour enceinte : de qui?-, des autres copains de la bande, le personnel médical. Jan fait son service civique dans une maison psychiatrique où les internés sont volontaires. Il y fait la connaissance de l’étonnante Soeur Barbara, la directrice, d’une vieille dame qui pense avoir tué sa petite-fille, de Florian le traumatisé. Le récit, construit par la succession des lettres datées, où Jan s’exprime en toute familiarité, compense la douleur par des doses de bienveillance. L’activité du jeune homme dans la clinique psy donne lieu à des portraits attachants de gens qui cheminent vers la guérison, et sert de pendant au coma du meilleur ami, figé dans l’inconscience. Le héros et narrateur est lui un peu figé dans sa fidélité, qui le fait parfois réagir vivement envers ceux qui ne partagent pas son engagement total. Les psychodrames autour du lit du blessé donnent lieu à des rebondissements qui ne passionnent pas toujours, et on s’enlise finalement dans la répétition de jours quasi identiques. Le portrait reste juste d’un deuil difficile. (M.D. et  C.B.)