Trois cartes à abattre

Jeune policier intègre (!) à Saint-Péterbourg, Herman a néanmoins une passion cachée : le jeu. Au cours d’une enquête, il pénètre dans l’hôtel Grafinya où il rencontre Lisa, une jeune prostituée, dont il tombe éperdument amoureux, et la maîtresse du lieu, une vieille comtesse au passé obscur, qui connaîtrait une martingale infaillible. En voulant la lui extorquer, il provoque sa mort. De quoi rendre fou le jeune homme ! Démon du jeu oblige, il se fourvoie dans la partie de poker que le chef de la mafia est venu disputer en cet endroit maléfique. Librement inspiré de La dame de pique de Pouchkine, ce roman, très bien écrit, propose une enquête policière classique, habilement menée, autour de personnages typés mais crédibles. L’arrière-plan sociologique, sans surprises, est également bien brossé : puissance de la mafia, prostitution organisée, impuissance et corruption de la police. La passion du jeu qui emporte le héros est, elle aussi, décrite avec justesse sinon avec nuances. Dernier attrait, bien sûr, la référence littéraire.