C’est seulement la deuxième traduction en français de cet auteur américain qui, à la manière de Truman Capote, tente de restituer la personnalité d’un assassin célèbre en se basant sur les éléments connus de sa biographie, en enquêtant lui-même et en imaginant ce qui manque. Le héros est Andrew Cunanan, un jeune gay, gigolo, flambeur, menant grand train qui, après avoir tué quatre personnes, assassina le couturier Versace en 1998 à Miami, puis se suicida dans une péniche. Le meurtre du créateur de mode est une énigme car l’assassin ne le connaissait pas personnellement.
L’étude psychologique du tueur en série déboussolé et la peinture du milieu homosexuel ouest-américain ne manquent pas çà et là d’intérêt en dépit de la longueur excessive de l’ensemble. L’auteur n’apporte aucune clé particulière permettant d’expliquer le meurtre du couturier auquel il consacre inexplicablement très peu de lignes. Versace serait mort parce qu’un jeune homosexuel en mal de reconnaissance voulait simplement faire parler de lui.