La mort de sa grand-mère maternelle oblige le narrateur à revenir à Göteborg, sa ville natale. Il y retrouve sa parentèle et c’est l’occasion pour lui de se remémorer son enfance, dans ce microcosme juif égaré en Suède par les hasards de l’existence et qui évolue entre pratique religieuse, lamentations truffées de yiddish et attachement viscéral à l’État d’Israël. Son père, malheureux, sa mère un peu volage, ses grands-parents maternels et paternels sont croqués tour à tour. L’auteur est journaliste, c’est son premier roman. Découpé en courts chapitres au gré de ses souvenirs, le roman est une satire pleine de tendresse décrivant une communauté juive résolument sourde à toute forme d’intégration, aveuglément tournée vers sa judéité (moeurs, coutumes, fêtes religieuses) et totalement inoffensive. Ses travers sont brocardés avec une douce ironie. L’absence systématique de chronologie et les chapitres brusquement clos sont assez déroutants, mais ces points faibles sont rachetés par l’humour de ce récit somme toute intemporel.
Trois singes
MENDEL-ENK Stephan