Mayotte, 101e département français, au milieu de l’Océan Indien. Les plages de sable fin bordées de cocotiers côtoient une autre réalité faite d’émigration sauvage, de chômage, de violences criminelles. Un soir, une jeune Comorienne se débarrasse de son bébé atteint d’hétérochromie (différence de couleur de l’iris des deux yeux) dans les bras d’une infirmière en mal d’enfant. Cette dernière l’élève sans lui cacher son origine. Vers treize ans, il devient plus difficile. Il traîne, sèche l’école et se lie avec un clandestin… Sa mère meurt brusquement et le jeune garçon se retrouve seul. À la dérive, il échoue dans le bidonville de « Gaza » où il découvre la loi sans concession des voyous… Gaël Henry, l’auteur du Tropique de la violence, a adapté le roman éponyme de Natacha Appanah. Il montre que parfois, la générosité et les bonnes intentions se fracassent sur la réalité et les imprévus. Est-on armé contre l’adversité quand on a été dorloté par sa mère, élevé comme un Blanc, alors qu’on est rattrapé par ses origines noires ? La mise en page sage, un dessin stylisé et réaliste nous conduisent sans douceur vers le plongeon final. (D.L. et A.D.)
Tropique de la violence
HENRY Gaël