Le 25 août 2011, l’ambiance estivale tranquille d’un début d’après-midi à Trouville vole en éclats. Un braquage à main armée est en cours au casino. Stupeur des premiers témoins : c’est un vieux monsieur seul qui s’enfuit avec son maigre butin dans sa propre voiture, après avoir tiré sur un policier. Cavale, prise d’otage. Qui est-il, d’où vient-il, pourquoi ce geste ? Une romancière qui connait bien les lieux décide, pour comprendre, d’aller plus loin que les maigres comptes rendus dans les médias d’un fait divers local vite oublié. Christine Montalbetti (La vie est faite de ces toutes petites choses, NB novembre 2016) offre beaucoup plus que la retranscription minutée et minutieuse d’un casse improbable mais véridique. Sa narration va loin au-delà de la cocasserie relative du coup de folie d’un papy flingueur. Elle s’implique personnellement dans la recherche de la motivation du septuagénaire et nous prend en otages de ses découvertes et interprétations. Son écriture brillante, son goût pour la précision, ses digressions assumées, ses apartés, sont au service de l’hommage tendre et respectueux rendu à un homme ordinaire usé par le rétrécissement inexorable de son existence quotidienne et les inconstances du ciel normand. Original, inattendu, profond et poignant.
Trouville Casino
MONTALBETTI Christine