Tsoin-tsoin

PERNAUDET Christophe, WEBER Julia

Si la TsĂ©-TsĂ© est connue, la Tsoin-Tsoin l’est moins : pourtant la discrĂ©tion n’est pas son fort. Madame la virtuose se pique d’ĂȘtre chef d’orchestre, rĂ©animatrice de gens fatiguĂ©s Ă  l’aide d’instruments en tous genres. Ce soir son public l’attend avec impatience : du moins c’est ce que pense l’artiste. Alors elle donne tout et les spectateurs l’accueillent avec ardeur, la suivent enfiĂ©vrĂ©s. Rappels, salut : Tsoin-Tsoin se rĂ©gale, elle a fait le show. Demain sera un autre jour
 de gloire ! Couleurs Ă©clatantes pour mettre en valeur le dynamisme de l’agaçante bestiole ; les grandes taches sombres de l’ambiance nocturne sont traversĂ©es des rais de lumiĂšre en guise de feux de la rampe, oĂč se dĂ©tachent les grandes bouches grimaçantes de l’auditoire exaspĂ©rĂ© : le spectacle bat son plein. L’idĂ©e n’est pas de faire dans l’élĂ©gance mais dans l’efficacitĂ© Ă  grands coups de contrastes et de dĂ©rision. Certains auront envie d‘applaudir, beaucoup d’autres de prendre une tapette Ă  mouche tant elle est virevoltante et bruyante. Entre confiance en soi et vanitĂ© aveugle, il n’y a qu’un coup d’aile que Tsoin-Tsoin franchit avec maestria. (M.-F.L.-G)