Deux amies vivent à Toulouse et, pour l’une d’elles, le bonheur est parfait : son mari et ses enfants la comblent. Il n’en va pas de même pour Sarah, restée célibataire et dont le changement de comportement trahit un mal-être profond : elle argue du besoin d’écrire pour refuser sorties et invitations. Son état s’aggrave lorsqu’un trouble de la vision prend la forme d’une silhouette masculine qui accompagne chacun de ses gestes.
Le style au couperet traduit bien le chaos intérieur de la jeune femme qui bascule dans la folie. L’auteure se plaît à évoquer la noirceur des êtres (cf. La collecte des monstres, N.B. juin 2007), et dans ce roman à la lisière du fantastique, elle s’avance sur les traverses de l’écriture qui conduisent à l’abîme. Bien que les personnages soient désincarnés, cette histoire étrange où s’imbrique une intrigue amoureuse ne manque pas de suspense : la clé se trouve dans les toutes dernières pages.