La mère lit au salon, le père essuie la vaisselle, le petit garçon lui pose des questions sur ses tatouages. Il raconte. Le dragon sur son épaule s’est échappé du livre que lui lisait sa mère, sur son poignet c’est le conseil Sois-gentil que lui rappelait sans cesse son père. Une grande roue, des fleurs, un feu d’artifice racontent la fête où il a rencontré sa femme, des collines jaunes évoquent son service militaire dans un pays désertique. Et puis un petit coeur avec une date…On devine que cet échange n’est pas le premier et que le père et le fils y prennent toujours le même plaisir. Cette histoire d’amour n’exclut pas la mère, présente au moment du bain (où nage un dragon de caoutchouc) et de l’histoire du soir. La vie lisse de ce jeune père américain – malgré le crapahutage sous un chaud soleil – s’exprime par l’intermédiaire d’une pratique – le tatouage – jadis réservée aux mauvais garçons, aux bagnards, etc. Un procédé qui ne dissipe pas l’impression de froideur laissée par la dominante bleu/jaune et le dessin un peu raide. (R.F.)
Tu me racontes tes tatouages ?
McGHEE Alison, WHEELER Eliza