Ce texte date de 1995. Philippe, le frère de Marc, venait de mourir du sida en juillet, quelques années trop tôt pour avoir des chances de survivre. La blessure de la disparition est toujours présente et il a fallu ce temps pour oser publier ce récit. Avec tact et délicatesse, l’auteur évoque des souvenirs de son cadet de quatre ans afin de le rattacher au monde des vivants. Philippe, si brillant, si drôle, se ferme peu à peu à la vie extérieure en déjouant ses artifices par une vie intérieure. Marc veut l’y rejoindre et « reconnaître » ce frère qu’il imagine avoir méconnu. Loin du Carnet de bal 3 (NB juillet-août 2011), il dit les silences, l’isolement, la destruction et le désarroi des êtres proches devant une fin inéluctable. Comment aborder le sujet de la mort avec un être cher, sans le faire frontalement, et comment l’aider à survivre ? Un très beau livre à l’écriture élégante, profond, sincère, émouvant, grave.
Tu n’as pas tellement changé
LAMBRON Marc