Seaberstein est amoureux de Mireilledarc, une belle et svelte blonde aux yeux bleus. Et ils s’ébattent, sur une voiture, dans le lit, à moitié habillés ou tout nus. La belle blonde a une amie, Protéine, beaucoup plus bavarde que Seaber, il faut dire que Protéine est dans une période esseulée… Et ce n’est pas toujours l’amour à l’unisson, il faut admettre un chat à la maison, il faut accepter d’être la muse du peintre, même quand celui-ci se pique de réinterpréter L’Origine du monde de Courbet, il faut accepter que Seaberstein soit en symbiose avec sa propre mère ! Cela peut-il durer ? Johann Sfar est toujours un maître du dessin : il subjugue et étonne par ce trait tremblé, à peine fini, ces lettrages pas toujours lisibles, ces perspectives et ces gros plans. Le scénario est malheureusement beaucoup plus banal, sorte de vie d’une jeune femme comme on en trouve beaucoup dans les blogs, suite de petites scènes d’une à deux pages, la seule patte de Sfar étant ses influences autobiographiques dans l’univers juif et dans le monde des médias. Est-ce là le monde féminin vu par un homme légèrement macho ? Ces 98 pages se laissent lire, sans marquer autant que de nombreux autres volumes de Sfar. (Br.A. et C.D.)
Tu n’as rien à craindre de moi
SFAR Joann