Tu seras un homme, mon fils

ASSOULINE Pierre

En mars 1914, un jeune professeur de lettres français rencontre par hasard son auteur favori, Rudyard Kipling, alors qu’il rêve de traduire son célèbre poème If… Une amitié inattendue naît entre eux, assombrie par la mort au combat du fils de Kipling, John, dont on ne retrouvera jamais le corps. Son père en éprouve tout le reste de sa vie une très forte culpabilité.  Dans un texte truffé de nombreuses références littéraires, et de réflexions sur la guerre et ses atrocités, Pierre Assouline (Retour à Séfarad, NB avril 2018) suit pas à pas, dans une longue descente aux enfers, les tourments d’un père éploré, inconsolable, convaincu de sa propre responsabilité dans la mort de son fils qu’il a poussé à s’engager « parce que nos pères ont menti ». On assiste aux démarches désespérées qu’il entame pour retrouver son corps et au déclin de cet écrivain jadis porté aux nues et devenu brutalement dépassé par les écrivains d’après-guerre.  (J.M. et M.-N.P.)