Dans le club parisien qui accueille un congrès de magiciens, Amélie Nothomb remarque au bar un des participants américains, la cinquantaine environ, qui boit littéralement des yeux un de ses jeunes compatriotes en train de jouer et gagner au poker. Intriguée, la jeune femme se renseigne sur les deux hommes, découvre leur passé commun et les liens conflictuels qui les unissent et les opposent.
Voici le mythe classique de l’affrontement père-fils revisité par la piquante Amélie qui a planté cette fois le décor dans le monde de la magie, de l’illusion et du mensonge. Rien de très grisant dans cette histoire de haine entre un jeune déraciné, prestidigitateur doué, et celui qui l’a adopté et formé. Mais reste la « magie » de l’écriture dont elle avait fait le sujet de son précédent roman (Une forme de vie, NB octobre 2010). Elle n’a pas son pareil pour manier le paradoxe et le raccourci, inventer des mots, des images originales et des formules astucieuses. On retrouve avec plaisir le charme de sa tournure d’esprit, incisive et désinvolte.