Fraîchement débarqué de son Perche natal, le typographe Étienne Sombre se retrouve, un peu malgré lui, au coeur des émeutes déclenchées par ses collègues, ouvriers de l’imprimerie. Dans la nuit précédant le 2 décembre 1851, ils refusent de collaborer à « l’opération Rubicon », coup d’État permettant in fine à Louis-Napoléon de restaurer l’empire. Le jeune homme adhère à un groupuscule d’opposants républicains déterminés à exécuter le tyran qu’ils ont condamné à mort. Il croise la route d’une mystérieuse créature dont le souvenir le hante et celle, bien réelle, d’Eulalie. Jean-Baptiste Evette (Les Spadassins, NB janvier 2005), qui écrit également pour la jeunesse, inaugure avec cet ouvrage une nouvelle collection : la narration – au passé – du parcours d’un opposant bonapartiste de 1851 à 1856. Vingt-six chapitres – lettres de l’alphabet – et un titre explicite qui ne laisse aucun doute sur l’issue d’une entreprise hasardeuse. Vite engloutie par des situations répétitives, quelquefois à la limite du fantastique, la construction s’effiloche ; les personnages, à la psychologie juste esquissée, manquent de densité. Malgré une documentation étoffée, notamment sur le monde de l’imprimerie, les amateurs de fresques historiques resteront sur leur faim.
Tuer Napoléon III
EVETTE Jean-Baptiste