Turbans et chapeaux

IBRAHIM Sonallah

1798 : Bonaparte et son armée débarquent en Égypte, entourés de savants et d’artistes. L’historien Al Jabardi transcrit avec enthousiasme les faits et découvertes des occupants, tandis que son disciple francophone, l’Égyptien, corrige dans un journal secret les propos de son maître. Le jeune homme curieux et opportuniste aime éperdument la maîtresse de Bonaparte, conspire, témoigne avec lucidité des compromissions et cruautés des forces en présence, sans oublier celles des Ottomans qui, après l’assassinat de Kléber en 1800, remplaceront les Français.

 

Sous forme de chroniques – à la lecture répétitive et parfois fastidieuse – l’auteur du Petit Voyeur (NB novembre 2008) prête sa plume à celui qu’il baptise l’Égyptien pour peindre la vie quotidienne au Caire. Il souligne aussi la permanence des comportements humains – trahison des promesses, présence pesante de l’étranger, ambition de la puissance envahissante –, autant d’agissements transposables à bien d’autres époques. Ce récit d’aventures (réelles ou imaginaires) transporte le lecteur dans un Orient qui fut le théâtre d’une page de l’histoire française.