Le 21 août 1933, au 9 rue de Madagascar, Violette Nozière tue froidement son père. Enfant, Violette était insaisissable, aimant davantage les garçons, l’argent et la liberté que l’école. Séchant les cours, elle vole ses parents, se prostitue occasionnellement, échappant ainsi à la vie grise de l’univers familial, trop modeste et bien médiocre. Condamnée à perpétuité puis graciée par de Gaulle, elle est célébrée par les Surréalistes qui louent son geste de rébellion. Plus que Violette Nozière, qui n’éveille guère l’attachement, ce sont le style musclé de Raphaëlle Riol (Amazones, NB mars 2013) et la relation de l’auteur avec son personnage qui retiennent l’attention. Intriguée par cette parricide, la narratrice-auteur l’invite à vivre dans son appartement, lui ouvre un compte Facebook, l’emmène au café et s’adresse à elle comme si elle était présente et bien vivante. Raphaëlle Riol endosse l’habit d’un personnage de fiction qui se met en scène pour se raisonner ou s’admonester. Violette Nozière devient un être incarné au XXIe siècle. Si la deuxième partie s’emballe au point de dérailler, on peut cependant apprécier cette mise en abyme aussi originale que réussie et ce délire à sa juste démesure.
Ultra Violette
RIOL Raphaëlle