Umami c’est le nom donné à l’une des cinq maisons de Mexico par leur propriétaire Alfonso, selon le schéma des différentes valeurs gustatives : salée, sucrée, acide, amère, et Umami (identifiée par les Japonais). Ana, une adolescente qui veut atténuer la peine de sa famille depuis la mort de sa petite soeur, prend la parole. Suivent Marina, une artiste anorexique qui invente des couleurs, Alfonso, anthropologue spécialiste de l’alimentation précolombienne et jeune veuf, Luz morte noyée à six ans, et Pina, l’amie d’Ana perturbée par le retour de sa mère qui l’avait abandonnée enfant. Le deuil, l’absence, la perte sont les fils conducteurs de ce roman choral, mais aussi la résistance de la vie. Laïa Jufresa combine avec sensibilité et tendresse toutes les gammes de saveurs pour exprimer les sentiments et les détresses de chacun, sans oublier l’Umami, ce cinquième goût à la saveur indescriptible. L’écriture, alerte, recouvre une construction et un symbolisme subtils des goûts, des lieux, des voix et de la chronologie, sur quatre parties étalées de 2000 à 2004. Même s’il piétine un peu, ce premier roman, aux personnages attachants, unis dans la solitude malgré leurs différences d’âge et d’attentes, est prometteur. (L.C. et A.Le.)
Umami

JUFRESA Laïa