Elliot arbore un noeud papillon, une chemise blanche et un costume noir. Rien à voir avec son père en costume à carreaux qui lui propose une visite à l’aquarium. Trop bien élevé pour refuser, le garçon, inquiet de l’affluence bruyante que doit provoquer cette journée spéciale Famille, s’écarte des cohortes d’enfants pendant que son père dévore son National Geographic. Et voilà qu’il découvre son double : un groupe de pingouins en costume de garçons de café. Sous prétexte d’acheter une peluche en réclame, il embarque celui qu’il a baptisé Magellan. La vie s’organise en périphérie du champ visuel du père détendu, distant mais souriant. Quand il a ses lunettes, il lit ou s’occupe de son côté ; sans lunettes, il ne remarque pas les bricolages d’Elliot pour faciliter la vie de Magellan. L’attention que porte ce dernier à son animal de compagnie et l’affection qu’il reçoit en retour semble compenser la distraction indulgente d’un père très british (made in USA). La grande liberté qu’il accorde à son rejeton, qui le vouvoie, s’explique dans la dernière image qui établit une complicité entre père et fils. Le dessin campe un gamin digne au regard vif, un père décontracté et un pingouin joyeux. Qui est le plus cool ? Ce livre a reçu la médaille Caldecott en 2013.
Un ami très cool
BUZZEO Toni, SMALL David