Depuis son divorce, huit ans auparavant, Lio-su est revenue dans sa famille à Shanghai, en butte à la jalousie de son entourage. À vingt-huit ans, son remariage paraît impensable aussi longtemps que ses soeurs plus jeunes ne sont pas mariées. Mais un jeune et riche prétendant, Fan Liu-yuan, refuse sa soeur cadette et s’éprend de Lio-su. Un providentiel voyage à Hong-Kong avec madame Hsû, habile entremetteuse, permet aux jeunes gens de se mieux connaître et de donner libre cours à leur sentiment amoureux, malgré le bombardement de la ville par les Japonais. Et… tout finit par un mariage.
Ce court roman, écrit en 1943 dans Shanghai occupée (l’auteur, décédée aux États-Unis en 1995, avait vingt-trois ans), développe un marivaudage extrême-oriental nuancé où une vraie Chinoise, « ce qu’il y a de plus beau au monde », l’emporte sur Sahayini, l’Indienne fascinante. À l’instar de Le Chant du riz qui lève (NB mai 1958), ce conte de fée, pétri d’humour et audacieux pour l’époque, ne manque pas d’intérêt.