Un après-midi dans le désert

TLILI Mustapha

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En 1992, abandonné par les jeunes gens partis travailler en Europe, un gros village se meurt dans le Sud tunisien ; leurs mandats font vivre chichement les familles restées au pays. Un après-midi, le facteur reçoit une lettre qui lui rappelle les années du Protectorat où il faisait bon vivre dans cette bourgade alors coquette, animée, lieu de villégiature, où Européens et Tunisiens se côtoyaient paisiblement. Il se souvient particulièrement d’un superbe bédouin, qui fut l’amant de la femme de l’instituteur français après avoir été celui de la veuve européenne, mûrissante et nullement inconsolable, qui tenait l’hôtel local et son bar convivial.

 

Cette évocation quelque peu nostalgique d’une époque plutôt heureuse, malgré quelques drames, se déroule dans un décor plaisamment planté avec son oued, ses oliviers, ses peupliers : La Montagne du Lion déjà évoquée dans un roman ainsi intitulé (N.B. déc. 1988). Après avoir passé plusieurs années de sa vie à enquêter pour retrouver les acteurs ou leurs héritiers, Mustapha Tlili nourrit sa fiction de leurs souvenirs. L’écriture est vive, le ton juste, les personnages sont bien campés.