Paul, le narrateur, arrive en plein hiver dans la maison familiale désertée par son frère jumeau Odd qui lui a demandé par courrier d’aller vérifier l’état d’un robinet. Résigné devant les conditions météo, il campe dans la demeure inconfortable, se remémorant le passé et la terne vie de la fratrie.
L’univers de Véronique Bizot se remarquait dans ses nouvelles par une ambiance insolite, un humour noir et une écriture originale. Son premier roman (Mon couronnement, NB janvier 2010), consacré au bilan d’une vie, a confirmé ce talent. Dans ce deuxième roman au même registre sombre, l’auteur poursuit son analyse des comportements, mais peine à faire jaillir une flamme dans ce frileux huis clos du repli sur soi du narrateur. En contraste avec le titre prometteur, elle fait le récit d’un constat d’échec qu’elle rend palpable, prégnant même : à travers l’atmosphère grise et morne, la mentalité chagrine du héros se révèle d’une narration assez pesante.